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jueves, 1 de septiembre de 2011

Règle d'or : Sarkozy fait monter les enchères

Règle d'or : Sarkozy fait monter les enchères

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Par Charles Jaigu Publié Réactions (88)
Nicolas Sarkozy a demandé à ses troupes de tirer le maximum de bénéfices politiques des sondages montrant les Français de plus en plus préoccupés par les déficits publics.
Nicolas Sarkozy a demandé à ses troupes de tirer le maximum de bénéfices politiques des sondages montrant les Français de plus en plus préoccupés par les déficits publics. Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro
Avant de décider de convoquer ou non le Congrès, le chef de l'État cible le PS.

«Tout le monde gagnera» à accepter une règle d'or budgétaire, a expliqué mercredi Nicolas Sarkozy lors de la conférence des ambassadeurs, à l'Élysée. En attendant le résultat des consultations que doit mener François Fillon à ce sujet dans les prochaines semaines, le chef de l'État veut faire monter les enchères. Sur le fond, le chef de l'État ne sait pas encore s'il convoquera le Parlement (Assemblée + Sénat) en Congrès. Sur la forme, il a bien vu l'utilité de l'enjeu. «La règle d'or? Il n'est pas question de laisser tomber le sujet!», tranche un intime. Dès le mois de juillet, Nicolas Sarkozy a prévenu les siens qu'il fallait absolument gagner cette bataille de communication.
L'Élysée a constaté l'évolution des sondages, qui depuis deux mois mettent pour la première fois la lutte contre les déficits parmi les priorités des Français. «C'est un sujet qui préoccupe aussi bien la droite que la gauche», précise un proche du premier ministre. Dans les semaines qui viennent, Sarkozy a demandé à ses troupes d'en tirer le maximum de bénéfices politiques, et de porter le fer contre un Parti socialiste présenté comme indifférent au nouveau consensus européen sur ce sujet. «Le président sait que pour prendre l'ascendant psychologique, il faut déployer ses troupes, les mobiliser au plus près de la frontière», commente un habitué de l'Élysée . Ainsi, depuis deux mois, le chef de l'État a minutieusement fait monter la pression. Pour y parvenir, François Fillon a d'abord obtenu, à l'arraché, fin juillet, le vote conforme de l'Assemblée et du Sénat en faveur de l'inscription de la règle d'or dans la Constitution.

«Egoïsme politique»

C'est ensuite Nicolas Sarkozy qui a poussé les feux, en déplaçant le problème au niveau européen. En août, il s'est tourné vers Angela Merkel, dont le pays a adopté la règle d'or en 2009, à la suite d'une initiative des sociaux-démocrates. La chancelière allemande a cosigné un appel à l'ensemble des pays membres de l'Union européenne pour adopter l'objectif d'équilibre budgétaire dans leur loi fondamentale. Enfin, la fébrilité des marchés, en août, a achevé de convaincre l'Élysée qu'il ne fallait négliger aucun moyen pour lever les inquiétudes des spéculateurs.
Même si le PS s'emploie à dénoncer en Sarkozy «un pompier pyromane» le gouvernement Fillon a beau jeu de dénoncer «l'égoïsme politique» de l'opposition. Mais porter le débat dans les médias ne veut pas forcément dire convoquer le Congrès. L'Élysée le sait, le projet de loi a très peu de chances d'être ratifié aux trois cinquièmes par le Parlement réuni à Versailles. «Il faudra de toute façon attendre le résultat des sénatoriales, fin septembre. Tout dépendra ensuite de l'état des marchés en octobre.  La pression sera peut-être trop forte, elle contraindra le PS à plier», explique un sarkozyste.
«Qu'il convoque le Congrès, ou qu'il y renonce, le président s'expliquera sur son choix, soit par une lettre aux parlementaires, soit devant les Français», prévient un proche conseiller de Sarkozy. L'intervention présidentielle aura d'autant plus d'impact que la décision du chef de l'État aura été dramatisée dans les semaines qui précèdent. «Tout cela objectivera le fait que le PS est prêt à sacrifier les intérêts fondamentaux du pays», conclut le ministre de la Recherche, Laurent Wauquiez.

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